Depuis début septembre, le magasin Zara Home de la Rive Gauche (Paris), propose une sélection de livres en partenariat avec Gallimard. Une initiative qui rappelle une autre enseigne ayant récemment intégré des livres dans ses rayons, Jennyfer, mais qui suscite déjà de nombreuses critiques sur les réseaux littéraires.
Des livres désormais en vente chez Zara Home : un partenariat noué avec Gallimard
C’est la surprise de cette rentrée littéraire : Zara Home, la branche dédiée aux produits pour la maison de la célèbre marque de vêtements, vend désormais des livres. En collaboration avec les éditions Gallimard, le magasin rue du Bac à Paris propose des titres issus de la collection La Blanche, célèbre pour son design épuré avec une couverture blanche et un titre en rouge.
Cette collection de Gallimard met en avant des œuvres de la littérature classique, ainsi que des romans contemporains qui ont le potentiel pour devenir des incontournables. Les livres semblent ainsi proposés comme un “élément décoratif”, en adéquation avec le style minimaliste et élégant recherché par Zara Home.

Cette initiative marque une nouvelle approche pour l’enseigne, qui souhaite élargir son offre au-delà des objets de décoration pour, semble-t-il, inclure des ouvrages littéraires. Zara rejoint ainsi une autre marque de fast fashion qui voit dans la vente de livres une manière de capter un public plus large et de se diversifier. Pour Zara, reste à savoir si le concept va s’étendre à d’autres magasins en France.
Quand Jennyfer propose de la new romance : un précédent dans la vente de livres en fast fashion
L’initiative de Zara Home rappelle celle des magasins Jennyfer, qui avait récemment fait parler d’elle en intégrant des titres de new romance à son offre, notamment des ouvrages de chez Hugo Roman. D’autres maisons d’édition sont en outre représenté à travers ce partenariat avec, en tête de file Mille baisers pour un garçon. Parmi les livres proposés, on retrouve essentiellement des best-sellers issus de Booktok et Bookstagram. Si cette initiative avait pour but d’attirer un public plus âgé dans les magasins, elle avait rapidement suscité la polémique.

Le public de Jennyfer, majoritairement composé de jeunes adolescents, se voyait ainsi exposé à des romans comportant des scènes explicites, souvent réservés à des lecteurs avertis. Certains professionnels du livre avaient alors exprimé leurs préoccupations face à cette stratégie commerciale, d’autant plus que les vendeuses des magasins n’étaient pas formées pour conseiller un jeune lectorat sur ce type d’ouvrages.
Pourquoi la vente de livres dans des enseignes de fast fashion suscite des réactions négatives ?
Bien que la vente de livres dans des espaces non dédiés à la culture ne soit pas une nouveauté, cette pratique semble se généraliser et aller au-délà des simples ouvrages en rapport avec les produits vendus dans le magasin (jardin, cuisine, animaux, bricolage, voyages, etc).
Des librairies indépendantes aux grandes enseignes, la concurrence est rude, et cette nouvelle alliance entre fast fashion et littérature pose plusieurs questions. De nombreux internautes critiquent cette initiative, arguant qu’elle risque d’aggraver les difficultés rencontrées par les petites librairies indépendantes, déjà confrontées à la montée en puissance des grandes plateformes et des espaces culturels.
En outre, les critiques ne se limitent pas à l’impact économique. Certains dénoncent le manque de formation des vendeurs de ces magasins, qui ne sont pas en mesure de conseiller les lecteurs de manière appropriée. Ce point est particulièrement problématique dans le cas de livres comportant des scènes sensibles ou nécessitant des trigger warnings.
Enfin, les scandales éthiques qui entourent certaines marques, comme Zara, sont également pointés du doigt. Accusée d’être impliquée dans le travail forcé des Ouïghours en Chine et d’autres polémiques en 2023, dont une campagne de publicité accusée de tourner en dérision le sort des Palestiniens, Zara suscite de plus en plus la méfiance de nombreux consommateurs.