Dans la littérature, les monarchies fictives évoquent souvent un pouvoir fastueux, des dynasties complexes et des intrigues politiques captivantes. Pourtant, qu’il s’agisse de romances royales ou de récits de fantasy, un modèle revient sans cesse : celui de la monarchie britannique. Pourquoi cette influence est-elle si notable ? L’omniprésence médiatique de la famille royale d’Angleterre, la domination culturelle anglo-saxonne et l’héritage de figures comme la princesse Diana expliquent en partie cette fascination.
La monarchie britannique, un modèle omniprésent dans les médias et dans la culture populaire
Aucune autre famille royale n’occupe autant l’espace médiatique que celle du Royaume-Uni. Chaque événement, qu’il s’agisse d’un mariage princier, d’une controverse ou d’une naissance, est largement couvert par la presse internationale et suscite un intérêt mondial. Cette surexposition contribue à forger un imaginaire collectif où la royauté est à la fois un symbole de prestige et un théâtre d’intrigues personnelles, avec toujours pour modèle la couronne britannique.
La littérature contemporaine, notamment dans les genres de la romance et du young adult, exploite largement cette image. Des romans comme My dear f***ing prince de Casey McQuiston, où un prince britannique tombe amoureux du fils de la présidente des États-Unis, ou Mad Majesty de Delinda Dane, qui utilise la monarchie britannique comme théâtre d’une histoire d’amour. Ces œuvres transposent des dynamiques bien connues de la famille royale britannique – devoir contre amour, pression médiatique, étiquette stricte – pour les adapter à des intrigues modernes.

La série The Crown, qui retrace l’histoire récente de la monarchie britannique, a également renforcé cette influence, en offrant un regard dramatique et romancé sur la famille Windsor. En fiction, cette approche semi-historique inspire des auteurs et des autrices qui construisent des monarchies imaginaires sur le même modèle, oscillant entre protocole figé et rébellion intérieure.
Une domination culturelle anglo-saxonne qui façonne les récits royaux contemporains ?
L’influence de la monarchie britannique dans la fiction s’explique aussi par la prépondérance du marché littéraire anglo-saxon. Les romans de romance, de fantasy et de young adult sont dominés par des auteurs anglophones, dont les références culturelles s’ancrent naturellement dans l’histoire britannique.
Les récits de fantasy, en particulier, puisent souvent dans un imaginaire médiéval proche du système féodal anglais. Même les univers de fantasy qui ne se veulent pas explicitement européens adoptent souvent des structures monarchiques inspirées du modèle britannique, avec un monarque au pouvoir héréditaire, un système de noblesse hiérarchisé et une cour où se jouent alliances et trahisons.
Dans la romance contemporaine, la figure du prince britannique est presque un archétype en soi. Des romans comme Mad Majesty de Delinda Dane ou King of Scots de Liv Stone s’appuient sur des codes bien établis : un roi contraint par son devoir, la pression des médias et les conflits entre amour et obligations royales. Ces dynamiques, que l’on retrouve dans la famille Windsor, sont transposées avec succès dans la fiction, tant elles sont devenues universellement reconnaissables.
L’héritage de la princesse Diana et la persistance d’un imaginaire romantique

Si la monarchie britannique fascine autant, c’est aussi grâce (ou à cause) de ses figures emblématiques. Parmi elles, la princesse Diana reste l’une des plus marquantes. Son mariage, son divorce et sa mort tragique ont façonné une image de la royauté où glamour et drame se mêlent inévitablement.
Cet héritage se retrouve dans de nombreuses romances mettant en scène des princesses modernes en quête de liberté face à une institution oppressante. L’idée d’une héroïne qui remet en question son rôle royal, souvent sous la pression des médias et de l’étiquette, trouve un écho direct dans l’histoire de Diana, mais aussi dans celle de Meghan Markle, dont l’entrée et la sortie fracassante de la famille royale ont marqué l’actualité récente.
Dans des fictions comme Journal d’une Princesse de Meg Cabot, on retrouve cette idée d’une héroïne ordinaire projetée dans un monde de contraintes et d’attentes impossibles. Plus récemment, des romans revisitent ces tropes en les adaptant à des histoires modernes.
Une fascination qui interroge : vers une diversification des modèles royaux en littérature ?
Si la monarchie britannique domine l’imaginaire des fictions royales, d’autres modèles commencent à émerger. Certaines œuvres s’inspirent de dynasties asiatiques, africaines ou sud-américaines pour proposer des histoires moins eurocentrées.
Dans le paysage littéraire actuel, une diversification des représentations royales semble en cours. Pourtant, la monarchie britannique reste une référence incontournable, symbole d’un pouvoir qui fascine autant qu’il interroge.