Le retour de Bastien Vivès au Festival de la bande dessinée d’Angoulême n’est pas passé inaperçu. Après une polémique majeure en 2022 ayant conduit à la déprogrammation d’une exposition qui lui était consacrée, l’auteur de bande dessinée fait à nouveau parler de lui. Cette fois, ce sont les éditions Casterman qui se retrouvent dans la tourmente, pointées du doigt par de nombreux créateurs de contenu et lecteurs en raison de la présence discrète de Bastien Vivès dans leur catalogue. Une controverse qui relance le débat sur la place de l’auteur dans le paysage éditorial et qui pose la question de l’implication des différentes branches d’une même maison d’édition.
Retour sur la polémique de 2022 : une exposition annulée pour Bastien Vivès
En décembre 2022, le Festival d’Angoulême annonçait une exposition consacrée à Bastien Vivès, intitulée Dans les yeux de Bastien Vivès. Rapidement, l’initiative avait provoqué une vague d’indignation, notamment sur les réseaux sociaux et au sein du monde de la bande dessinée. Au cœur du scandale : des accusations liées à la banalisation de la pédocriminalité et de la culture du viol, notamment à travers sa bande dessinée Petit Paul, publiée chez Glénat, mettant en scène un enfant de 10 ans dans des situations hautement problématiques.
Face à la controverse, deux pétitions avaient circulé, dont l’une atteignant plus de 100 000 signatures, réclamant l’annulation de l’exposition. Finalement, le festival d’Angoulême avait renoncé à maintenir cet événement, mais en invoquant avant tout la sécurité de l’auteur, qui aurait reçu de nombreuses menaces. Une décision qui avait laissé un goût amer à de nombreux militants, soulignant que la problématique de fond – la représentation de contenus inacceptables dans ses œuvres – n’était pas réellement prise en compte.
@basilic.tropical De plus en plus de créateurs de contenu littéraires pointent du doigt les éditions Casterman, notamment pour leur catalogue bande-dessinée. Pourquoi ? Pour comprendre, il faut revenir sur la polémique autour de l’auteur Bastien Vivès et sa participation au festival BD d’Angoulême. #actualites #livres #booktok #booktokfrancais #booktokfrance ♬ son original – Basilic Tropical
Bastien Vivès, un retour discret à Angoulême et une mise en avant dans le catalogue de Casterman
Cette année, Bastien Vivès a fait son retour au festival, ce qui n’a pas échappé aux observateurs. Beaucoup de personnes, notamment sur les réseaux littéraires, ont tenté de dénoncer cette programmation. Toutefois, plusieurs créateurs de contenu ont également évoqué un shadowban de leurs publications lorsqu’ils tentaient d’aborder cette réapparition.
Par ailleurs, ce qui a particulièrement attiré l’attention, c’est la place de l’auteur dans le catalogue des éditions Casterman. De nombreux lecteurs ont relevé que Bastien Vivès y figurait, ce qui a provoqué une levée de boucliers à l’encontre de la maison d’édition. À l’époque, les propos tenus à l’époque par le directeur éditorial de Casterman BD, défendait dans Libération la nécessité de parler de certains tabous, en invoquant par la même occasion les procès de Flaubert pour Madame Bovary ou de Baudelaire pour Les Fleurs du mal.
Casterman BD sous le feu des critiques, Casterman Romans entraîné malgré lui ?
Si les critiques visent avant tout la branche BD de Casterman, l’ensemble du groupe éditorial se retrouve pris dans la tourmente, y compris Casterman Romans, une branche particulièrement populaire sur les réseaux littéraires. Certains dénoncent un manque de prise de position claire et appellent à un boycott généralisé de l’éditeur.
Toutefois, cette polémique soulève une question plus large : dans quelle mesure peut-on reprocher à une branche d’une maison d’édition d’accueillir un auteur controversé, alors qu’elle n’a pas de lien direct avec la décision éditoriale ? Le débat reste ouvert, mais une chose est certaine : la présence de Bastien Vivès continue de diviser profondément le monde du livre.