Déjà au cœur de nombreuses controverses liées à ses prises de position sur les personnes transgenres, J.K. Rowling s’attire une nouvelle fois les critiques en ligne. À l’occasion de la Journée internationale de l’asexualité, ce 6 avril, l’autrice a publié un message sarcastique sur X (anciennement Twitter), qualifié par beaucoup d’internautes de moqueur et d’humiliant. Ce nouveau dérapage relance le débat sur la portée de ses propos, leur impact sur les minorités concernées, et le difficile équilibre entre liberté d’expression et discours perçus comme discriminants.
JK Rowling : une provocation assumée en pleine journée de visibilité pour les personnes asexuelles ?
Le 6 avril, à l’occasion de la Journée internationale de l’asexualité, J.K. Rowling a publié un message qui a rapidement déclenché un flot de réactions. Son tweet disait : « Happy International Fake Oppression Day to everyone who wants complete strangers to know they don’t fancy a shag. » Une phrase que l’on peut traduire par : « Bonne journée internationale de la fausse oppression à tous ceux qui veulent que de parfaits inconnus sachent qu’ils n’ont pas envie de baiser. »
Ce choix de mots — et notamment l’utilisation de “fake oppression” (fausse oppression) — a été jugé particulièrement offensant, car il laisse entendre que les discriminations subies par les personnes asexuelles n’auraient pas lieu d’être. Le terme “shag”, argot britannique entre “making love” et “fuck”, renforce le ton sarcastique du message, volontairement provocateur. De nombreux internautes ont souligné le mépris sous-jacent du tweet envers une orientation sexuelle encore largement méconnue, souvent marginalisée dans les représentations médiatiques et littéraires.
L’orientation asexuelle recouvre différentes réalités, de l’absence totale d’attirance sexuelle à un désintérêt profond pour les rapports sexuels. La visibilité offerte par cette journée internationale, instaurée pour sensibiliser à cette diversité, a donc été profondément remise en cause par les propos de l’autrice, qui occupe encore une place influente dans le paysage médiatique.

Des antécédents de polémiques sur les réseaux sociaux et dans la presse pour l’autrice d’Harry Potter
Ce n’est pas la première fois que J.K. Rowling fait scandale sur les réseaux sociaux. L’écrivaine britannique est depuis plusieurs années au cœur d’une controverse liée à ses positions sur les personnes transgenres. Elle s’est notamment opposée publiquement à des lois autorisant les femmes trans à accéder à des espaces réservés aux femmes cisgenres, déclenchant une vague d’indignation dans la communauté LGBTQIA+.
Plus récemment, en 2024, elle a été citée dans une plainte pour cyberharcèlement aggravé déposée par la boxeuse Imane Khelif, qu’elle avait publiquement accusée d’être un homme concourant dans des compétitions féminines. Un geste perçu par beaucoup comme une nouvelle attaque.
Ces positions ont entraîné de nombreux appels au boycott de son œuvre. Lors de la sortie du jeu Hogwarts Legacy, une partie du public s’est ainsi mobilisée pour ne pas soutenir financièrement un univers associé à des propos jugés transphobes. Aujourd’hui, alors que la série Harry Potter en préparation ravive l’intérêt autour de la franchise, le débat sur l’influence de J.K. Rowling ne faiblit pas.
Le monde d’Harry Potter sous tension : boycott, fractures et distances prises par les acteurs de la saga
Les prises de position de Rowling ne restent pas sans conséquence sur son héritage culturel. Bien que la saga Harry Potter continue de passionner des millions de lecteurs à travers le monde, son nom, devenu polémique, est désormais indissociable de tensions internes dans la communauté des fans.
Plusieurs acteurs de la saga ont exprimé leur désaccord avec ses propos. Daniel Radcliffe, Emma Watson ou encore Rupert Grint ont publiquement réaffirmé leur soutien aux personnes transgenres, prenant clairement leurs distances avec l’autrice. Cette fracture visible entre les acteurs de l’univers et sa créatrice témoigne du malaise persistant autour de la figure de J.K. Rowling.
La publication du tweet ciblant les personnes asexuelles, dans un contexte déjà explosif, vient ainsi renforcer les divisions. Si certains continuent de défendre la liberté d’expression de l’autrice, d’autres pointent une utilisation répétée de cette liberté pour cibler les minorités et propager des discours excluants, qui vont bien au-delà de simples opinions.