Après avoir adoré Le collectionneur de vœux et trouvé Le mal dans la peau vraiment intéressant, je me suis plongée dans la lecture d’Archer’s Voice de Mia Sheridan avec des attentes plutôt importante. Si j’ai retrouvé le style fluide et les personnages attachants, certains éléments m’ont laissé plus mitigée. Voici mon avis complet sur ce livre, paru en février 2024 aux éditions Hugo dans la collection New Romance.
Archer’s Voice : une histoire de deux âmes brisées en quête de d’espoir

Archer’s Voice raconte l’histoire de Bree Prescott, une jeune femme qui cherche à échapper à un traumatisme en s’installant dans une petite ville du Maine. Sur place, elle rencontre Archer Hale, un homme solitaire et mystérieux, marqué lui aussi par une profonde souffrance. Muet depuis un tragique accident dans son enfance, Archer vit en reclus, devenu totalement invisible aux yeux des autres habitants. Pourtant, une connexion particulière va se créer entre lui et Bree. Ces deux âmes brisées vont peu à peu s’apprivoiser et trouver en l’autre une raison d’avancer.
L’histoire explore des thèmes forts tels que le deuil, la résilience et l’espoir. Au fil du livre, les personnages sont confrontés à différents défis. Sur le papier, cette intrigue n’est pas sans rappeler les précédents titres de l’autrice parus en France. Le collectionneur de vœux racontait notamment l’histoire d’un homme qui refuse de sortir chez lui après un traumatisme et Le mal dans la peau celle d’une victime d’un tueur en série.
Des personnages marqués par la souffrance, dans la lignée des précédents romans de Mia Sheridan
Mia Sheridan a toujours su créer des personnages en souffrance qui touchent le lecteur par leur histoire, mais aussi par leur force. Archer Hale, le protagoniste principal de ce roman, n’échappe pas à la règle. Son isolement et son handicap en font un personnage à part, qui rappelle d’ailleurs Jonah, l’ermite dans le livre Le collectionneur de vœux.

De son côté, Bree est une héroïne, qui, malgré ses propres démons, va essayer de comprendre Archer et de faire un pas vers lui, ce que les habitants de la ville n’ont jamais fait. Leur relation en elle-même ainsi que son développement sont intéressants et j’ai pris un véritable plaisir à découvrir ces deux personnalités complexes.
Le style d’écriture de Mia Sheridan fluide et accessible : un véritable point fort
Si j’apprécie tant les romans de Mia Sheridan, c’est en grande partie grâce à son style d’écriture. Elle sait rendre des histoires complexes accessibles, avec une plume fluide et sans complexité, ce qui n’est pas forcément évident. Archer’s Voice ne déroge pas à cette règle. La lecture est facile, sans difficulté, ce qui est d’autant plus appréciable pour un roman qui aborde des thèmes lourds comme ceux présents ici.
Ce style fluide permet de se plonger rapidement dans l’histoire, sans être freiné par des passages trop complexes ou lourds. Cela en fait une lecture captivante, même si l’intrigue en elle-même ne m’a malheureusement pas totalement convaincue.
Archer’s Voice : une intrigue touchante, mais parfois trop prévisible
Malgré des personnages bien construits et une histoire émouvante, j’ai eu du mal à me plonger pleinement dans Archer’s Voice. L’intrigue, bien que touchante, m’a semblé trop prévisible. Il y a beaucoup d’évidences dans le développement des événements, ce qui, à mes yeux, frôle parfois le cliché.
Là où Le collectionneur de vœux et Le mal dans la peau avaient su me surprendre et me captiver, Archer’s Voice m’a laissé une impression de déjà-vu. Peut-être est-ce dû au fait que j’avais placé la barre très haut après avoir lu ces deux romans, mais j’ai trouvé que ce livre manquait à certains moments de surprises.
Un problème de mise en page qui perturbe la lecture et crée la confusion
Un point qui a particulièrement affecté ma lecture, c’est la mise en page du livre. Dans l’histoire, Archer et Bree communiquent souvent en langue des signes, et ces dialogues sont censés être en italique. Cependant, à plusieurs reprises, l’italique a été oublié, ce qui donnait l’impression qu’Archer parlait soudainement à voix haute.
Ce problème, s’il n’était apparu qu’une seule fois, aurait pu être anodin. Toutefois, à force de se répéter, il a fini par créer une confusion notable dans ma lecture. C’est un détail qui aurait mérité plus d’attention, car il a vraiment perturbé mon immersion dans l’histoire.
Une question demeure : l’handicap est-il traité de manière réaliste dans Archer’s Voice ?
Je me suis aussi posé des questions sur la manière dont l’handicap d’Archer était traité dans le roman. Est-il réaliste qu’une personne ayant appris la langue des signes seule puisse la maîtriser parfaitement en seulement deux semaines de pratique ? Les mots utilisés pour « traduire » cette langue sont-ils cohérents avec la réalité ? Je n’ai toutefois pas la réponse à ces questions.
Si une personne concernée et ayant lu le livre pouvait éclairer ces points, cela m’intéresserait vraiment. J’ai trouvé l’utilisation du langage des signes dans l’intrigue particulièrement intéressant et j’aimerais savoir si cela a été fait correctement.
Quels sont les trigger warnings à considérer avant de lire Archer’s Voice ?
Archer’s Voice n’est pas une romance légère, feel good et sans prise de tête. Ce livre aborde des sujets sensibles qui peuvent être des triggers warning pour de nombreux lecteurs. Il y a des scènes explicites entre les personnages (smut), mais aussi des thèmes lourds comme le deuil, les violences conjugales, les agressions sexuelles, les meurtres, et la violence avec arme. Il est important de prendre en compte ces éléments avant de se lancer dans cette lecture.
Résumé des trigger warning d’Archer’s Voice de Mia Sheridan :
- scènes explicites (smut) ;
- deuil ;
- évocation des violences conjugales ;
- évocation d’agressions sexuelles ;
- évocation du meurtre ;
- évocation de violence avec arme.