Ces derniers jours, une rumeur circule sur les réseaux littéraires anglophones, puis francophones : l’autrice à succès R.F. Kuang aurait recours à l’intelligence artificielle pour écrire ses romans. Une accusation qui a fait beaucoup réagir, mais dont les origines restent très floues. Retour sur toutes les informations connues à ce jour à ce sujet.
RF Kuang et chatGPT : une rumeur née sur Threads avant de se propager
Tout commence sur Threads, où une internaute mentionne dans un post que certaines personnes avancent le fait que R.F. Kuang (connue pour Babel, Yellowface, La Guerre du Pavot, etc.) aurait recours à l’intelligence artificielle pour l’écriture de ces livres. Cette même internaute partage une capture d’écran d’un texte qui étoffe un peu le propos en prenant des exemples directs des livres de l’autrice.

Rapidement, le sujet prend de l’ampleur, relayée sur la sphère littéraire anglophone puis, par ricochet, sur les réseaux francophones. Beaucoup de lecteurs s’indignent de cette accusation, la jugent infondée et injuste. Néanmoins, une question demeure : d’où vient vraiment cette idée ?
Aucune source claire ni accusation frontale
En creusant le sujet, difficile de trouver la moindre trace solide. Pas de discussions sur Reddit, pas de critiques explicites sur Goodreads, pas même de billet de blog accusant directement R.F. Kuang.
Le seul élément concret est une capture d’écran partagée sur Threads : un texte qui décortiquerait certains passages des livres de l’autrice en expliquant qu’ils pourraient correspondre à des prompts donnés à ChatGPT. Toutefois, impossible de savoir qui a écrit cette analyse ni où elle a été publiée. La personne qui l’a relayée n’a, pour l’instant, pas répondu aux questions en commentaires, et aucune preuve supplémentaire n’a été retrouvée.

Autrement dit : pour l’instant, tout repose sur une rumeur dont l’origine est impossible à vérifier.
Pourquoi R.F. Kuang attire-t-elle autant de critiques ?
Si la polémique surprend beaucoup de lecteurs qui voyaient l’autrice comme unanimement appréciée, elle révèle aussi une réalité : R.F. Kuang a de nombreux détracteurs. Certains lui reprochent son style très académique, jugé pompeux ou hautain. D’autres critiquent la densité de ses textes, qu’ils estiment parfois trop longs, trop riches, comme s’ils cherchaient à impressionner plutôt qu’à raconter.
Dans ces critiques, une idée revient régulièrement : R.F. Kuang aurait un style « artificiel », comme s’il était calculé pour donner une impression de sérieux. C’est sans doute ce qui a ouvert la porte à l’accusation d’IA, même si rien ne permet de l’affirmer.
Un symptôme d’un malaise plus large autour de l’IA ?
Au-delà du cas particulier de R.F. Kuang, cette polémique dit quelque chose de notre rapport à la créativité à l’ère de l’intelligence artificielle. En 2025, dès qu’un texte paraît trop soutenu, trop complexe ou trop « professionnel », beaucoup de lecteurs en viennent à suspecter l’usage de l’IA (une façon de faire bien illustrer par la polémique autour du tiret cadratin).
Le phénomène n’est d’ailleurs pas propre à la littérature : on l’a déjà vu dans l’art graphique, où certains créateurs ont été accusés à tort de produire leurs œuvres grâce à des générateurs d’IA. L’idée que « si c’est trop bien fait, ça ne peut pas être humain » gagne du terrain.
R.F. Kuang et l’intelligence artificelle : une polémique révélatrice, mais sans fondement à ce jour
À l’heure actuelle, rien ne prouve que R.F. Kuang utilise l’intelligence artificielle pour écrire. D’ailleurs, l’autrice a déjà pris des positions assez ferme sur ce sujet et dénonce son utilisation dans le secteur de la littérature. Ses détracteurs pointent surtout son style, jugé trop académique, mais il n’existe aucune preuve tangible.
Cette affaire met cependant en lumière un phénomène culturel : la suspicion croissante qui entoure les créateurs, dans un monde où l’IA devient omniprésente. Plus qu’une accusation contre R.F. Kuang, c’est peut-être un signe de comment nous réagissons tous face à l’omniprésence des intelligences artificielles dans notre société.