Et si l’avenir du roman passait par un retour au rythme d’autrefois ? Portés par des objets-livres immersifs ou des lectures chapitrées jour par jour, les formats feuilletons semblent revenir en force. Une façon de ralentir, de ritualiser la lecture, et peut-être aussi de mieux s’attacher aux histoires. L’exemple le plus récent est 31 jours pour t’aimer, écrit par Sophie Jomain et publié chez Auzou Roman. Retour sur ce concept qui regagne peu à peu en popularité.
Livre offert par la maison d’édition sans demande de contrepartie.
Le retour du roman-feuilleton : un format ancien adapté aux nouveaux usages ?
Longtemps associé au XIXe siècle et à la presse papier, le roman-feuilleton connaît un renouveau inattendu dans l’édition contemporaine. Non plus via les journaux, mais grâce à des supports pensés pour fragmenter la lecture : objets-livres à chapitres quotidiens ou fictions diffusées épisode par épisode (notamment via des plateformes comme Wattpad ou Fyctia).
Le principe reste inchangé : une histoire découpée, un rendez-vous régulier, et l’attente entre deux moments de lecture. Dans un paysage saturé de contenus, cette lenteur imposée devient une force. Elle transforme l’acte de lire en habitude, presque en rituel, tout en permettant aux acteurs du marché de se différencier avec des concepts originaux.
Auzou Romans et l’exemple de 31 jours pour t’aimer : une romance d’été en feuilleton
Avec ses romances de l’Avent comme Un cœur pour Noël ou Secret Santa, Auzou Romans a popularisé le principe du roman chapitré au rythme du calendrier. Pour l’été 2025, la maison d’édition étend ce concept à l’été avec 31 jours pour t’aimer de Sophie Jomain : une lettre et un chapitre par jour, pendant tout le mois d’août.
Ce format immersif joue sur l’intimité et la durée : on suit Julie, l’héroïne, dans une correspondance avec un inconnu, jour après jour. Le lecteur devient complice, témoin d’une relation qui évolue lentement, en miroir de son propre rythme de lecture. C’est une lecture pensée pour l’été, à savourer au quotidien.
Le succès de ces formats tient autant à leur narration fragmentée qu’à leur capacité à créer un lien affectif : on attend la suite, on s’attache, et on prend le temps.
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Lire en plusieurs temps : un besoin de ralentissement partagé
Si le format feuilleton séduit, c’est qu’il répond peut-être à un besoin profond : ralentir. Dans un monde du livre dominé par les sorties massives et la logique de binge-reading, la lecture fragmentée réintroduit la notion de durée, d’attente, d’anticipation.
C’est peut-être là que réside sa force : replacer la lecture dans le temps long, sans pour autant perdre le lecteur. Une manière d’enrichir l’expérience littéraire, en recréant un lien plus régulier, plus affectif avec le texte.
