Amour(s) à Taïwan d’Abigail Hin Wen, publié aux éditions Ellipsis, s’impose comme une lecture intrigante mêlant quête de soi, pressions sociales et découvertes culturelles. Si le roman n’a pas été un coup de cœur pour moi, il m’a néanmoins marqué par son originalité et les thématiques abordées. Au coeur d’une Taïwan vibrante et festive, cette histoire pose des questions essentielles sur les attentes familiales, l’indépendance et l’identité. Cependant, malgré ses points forts, certaines maladresses narratives viennent freiner l’immersion. Retour sur une lecture qui ne laisse pas indifférent.
Une immersion à Taïwan : entre traditions et quête de liberté pour Ever Wong

Dans Amour(s) à Taïwan, Abigail Hin Wen nous invite à suivre Ever Wong, une adolescente sino-américaine envoyée par ses parents à Taïwan pour participer à un programme d’été strict, destiné à perfectionner son mandarin. Ce qu’elle découvre sur place est bien loin de ce qu’elle imaginait. Au lieu de journées studieuses, elle se retrouve plongée dans un univers festif, rythmé par des soirées, des amours naissants, et des expériences nouvelles qui remettent en question tout ce qu’elle pensait savoir.
Le roman prend rapidement une tournure intime et personnelle en explorant les contradictions auxquelles Ever est confrontée : l’obéissance à des règles parentales strictes, et le désir croissant de liberté qu’elle découvre à travers les rencontres marquantes qu’elle fait. Entre Rick Woo, un prodige en apparence parfait, Sophie Ha, une passionnée de mode, et Xavier Yeh, un personnage mystérieux et troublant, Ever navigue entre ses envies et les attentes écrasantes de sa famille et de la société.
Ce cadre, à la fois coloré et intense, sert de toile de fond à une réflexion plus large sur les défis de l’adolescence : repousser ses limites, faire des erreurs, et, surtout, apprendre à se connaître.
Livre également disponible chez Cultura pour le même prix en cliquant ici.
Amour(s) à Taïwan : les points forts d’un roman à la croisée des chemins culturels et personnels
L’un des grands atouts de ce roman est son décor, qui change agréablement des récits young adult classiques. En ancrant l’histoire à Taïwan, Abigail Hin Wen offre une histoire qui se démarque de celles qu’on a l’habitude de retrouver dans la littérature young adult. Les descriptions du quotidien, des traditions et de la modernité taïwanaise apportent une dimension dépaysante et permettent de découvrir une culture souvent absente de la littérature jeunesse mise en avant ces derniers temps.
Le roman aborde également des thématiques fortes et nécessaires. La pression des parents et de la société, le racisme, et la quête d’identité sont des sujets essentiels qui résonnent tout au long de l’histoire. J’ai apprécié la manière dont le livre met en lumière les attentes imposées par la société aux personnes d’origine chinoise, et les répercussions que cela peut avoir sur leur bien-être et leur développement personnel.
Enfin, les personnages apportent une vraie richesse au récit. Ever est une héroïne attachante, qui incarne parfaitement la confusion et les aspirations de fin d’adolescence. Ses interactions avec les autres personnages, qu’il s’agisse d’amis ou de potentiels amours, sont réalistes et nuancées. On y retrouve un peu l’énergie d’un Gossip Girl transposé à Taïwan, mais avec une profondeur supplémentaire grâce aux thématiques abordées.
@basilic.tropical 3.5/5 ✨ Ce soir je vous fait mon avis complet sur Amour(s) à Taïwan que j’ai bien aimé, mais avec beaucoup de choses à vous dire quand même 😬 #amoursataiwan #booktok #booktokfrance #booktokfrancais #avislivre #youngadult ♬ son original – Basilic Tropical
Les limites d’une intrigue inégale qui viennent ternir mon avis sur Amour(s) à Taïwan
Malgré ses qualités, Amour(s) à Taïwan souffre de quelques défauts qui ont nuit à mon expérience de lecture. L’un des principaux problèmes est le traitement de certaines thématiques, comme le revenge porn. Ce sujet grave et complexe est à peine effleuré dans le roman, ce qui est dommage, car il aurait pu apporter une dimension plus percutante à l’histoire et laisse penser que les agissements du personnage concerné sont banales et facilement excusables.
J’ai également trouvé la narration parfois trop lente. Certains passages s’étirent en longueur, ce qui m’a empêché de m’immerger totalement dans l’intrigue. Il m’a manqué cette tension narrative qui donne envie de tourner les pages sans s’arrêter. De plus, de nombreux éléments restent en surface, alors qu’ils auraient mérité une exploration plus approfondie pour enrichir l’histoire.
Enfin, j’ai été perturbée par certaines formulations ou choix de vocabulaire qui semblaient maladroits, probablement liés à la traduction. Cela a parfois rompu mon immersion, me laissant un peu perplexe face à certaines scènes ou dialogues.
Une lecture plaisante, mais inégale : bilan de mon avis sur le premier tome de cette saga signée Abigail Hin Wen
Au final, Amour(s) à Taïwan est une lecture globalement agréable, qui propose une histoire dépaysante et aborde des thématiques importantes. Cependant, elle reste inégale, avec des longueurs et un manque de profondeur sur certains points. Si ce n’est pas un coup de cœur, j’ai tout de même apprécié cette aventure dans un cadre différent, porté par des personnages réalistes et des questionnements universels.
Je recommande ce livre à ceux qui recherchent une histoire young adult différente, riche en réflexion sur la quête de soi et la confrontation entre traditions et besoin de liberté. Néanmoins, je conseille également d’aborder cette lecture avec des attentes mesurées.
Quels sont les triggers warnings du livres Amour(s) à Taïwan publié chez Ellipsis ?
Ce roman aborde des thématiques sensibles, telles que l’abus, le revenge porn, le racisme, le body shaming, le slut shaming, le suicide, et la dépression. On y trouve également des références à des situations difficiles, comme des comportements toxiques et des stéréotypes, ce qui en fait un livre plus adapté à un public averti.
Livre également disponible chez Cultura pour le même prix en cliquant ici.