Dans L’aube et la nuit, premier tome de la saga Les Ordres Immortels, Allison Carr Waechter nous propose une romantasy adulte qui sort de l’ordinaire : une intrigue qui parle notamment du processus de reconstruction après un trauma, le tout porté par un univers lumineux, mais avec une grosse part d’ombre. Peu mis en avant sur les réseaux littéraires, ce roman publié aux éditions Milady mérite pourtant l’attention de lecteurs et des lectrices, en particulier fans du genre si populaire qu’est la romantasy.
L’aube et la nuit : entre romantasy adulte et quête de soi
Publié chez Milady en octobre 2024, L’aube et la nuit (407 pages) est le premier volet d’une trilogie de romantasy adulte signée Allison Carr Waechter. Pour l’instant, seul le premier tome a été traduit en français (pour l’heure, l’éditeur n’a pas communiqué sur la potentielle traduction du tome 2 de la saga Les Ordres Immortels, ndlr).
Dans un monde dominé par des ordres magiques puissants, Harlow Krane, une jeune sorcière marquée par une relation toxique, tente de se reconstruire. Lorsqu’elle est forcée de renouer avec Finn, son premier amour Illuminé, la frontière entre survie personnelle et enjeux politiques se brouille dangereusement.
Sous ses allures de fantasy magique, L’aube et la nuit cache en réalité un récit puissant, qui parle notamment d’émancipation émotionnelle, le tout dans un univers où la lumière et l’ombre cohabitent pour nous livrer un décor vraiment original.
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L’aube et la nuit, quand la romantasy explore la reconstruction après un traumatisme
Alors que la romantasy actuelle multiplie les récits épiques, avec une action toujours au premier plan, L’aube et la nuit choisit une autre direction : celle de la lente guérison après un traumatisme. L’histoire de Harlow, marquée par les séquelles psychologiques d’une relation abusive, s’impose comme le centre du récit. Finalement, toute l’intrigue tourne autour de cette notion de reconstruction.
Ici, les enjeux politiques et les intrigues magiques passent au second plan pour laisser place au cheminement intérieur. Ce cheminement est accompagné d’une romance assez intense, avec le trope second-chance/premier amour. J’ai trouvé, au final, que ce parti pris pour l’intrigue nous donnait un récit vraiment original, qui se distingue de ce qu’on a l’habitude de retrouver en ce moment dans les rayons des librairies.
Harlow Krane : une héroïne imparfaite, mais particulièrement réaliste
Contrairement aux héroïnes idéalisées souvent rencontrées dans la romantasy, Harlow est pleine de failles, de doutes et de maladresses. Elle n’incarne pas la jeune héroïne, fraîchement sortie de l’adolescence, à qui tout réussi, bien au contraire. Son parcours de reconstruction est lent, parfois chaotique, mais profondément authentique.
Allison Carr Waechter accompagne ce cheminement avec un style d’écriture accessible et fluide. Cette fluidité nous permet d’apprendre à connaître Harlow sous toutes ces facettes afin de comprendre précisément les enjeux, et en particulier ceux concernant sa relation avec Finn.
Un univers magique, enivrant, mais parfois difficile à appréhender
Le monde de Nuva Troi, dominé par les Illuminés, les Vampyres et les sorcières, m’a clairement séduit par son esthétique : une magie omniprésente et, surtout, une teinte pastel dans toutes les descriptions, qui vient alors contraster avec la noirceur des thématiques abordées.
J’ai eu toutefois du mal à comprendre le worldbuilding. L’autrice nous livre beaucoup de détails pour bien cerner les tenants et les aboutissants de cet univers. Je pense que le livre saura plaire à ceux qui apprécient les univers riches. À l’inverse, je ne conseillerais pas la lecture de L’aube et la nuit aux personnes n’étant pas très familières avec la fantasy, car le livre reste assez rigoureux en la matière.
Pour ma part, j’ai préféré me laisser emporter par l’ambiance et l’émotion plutôt que de m’attarder sur chaque mécanisme du pouvoir. Cela m’a permis de profiter pleinement de l’histoire d’Harlow, de même que la romance, sans me perde dans un univers que je ne comprends pas.
Avis L’aube et la nuit : une lecture exigeante, marquée par des thématiques assez sombres
Derrière un décor très lumineux, L’aube et la nuit aborde des sujets difficiles : violences psychologiques, trauma, grossophobie, exclusion sociale. Allison Carr Waechter ne cherche pas à atténuer les souffrances d’Harlow, bien au contraire. Le roman, parfois difficile, s’adresse vraiment à un public averti.
Certaines scènes peuvent avoir un côté choquant, propre à ce qui peut se faire dans la fantasy adulte. Si vous recherchez une romance un peu feel-good, je vous déconseillerais la lecture de ce livre, bien que mon avis global reste très positif.
Pour ma part, malgré les thématiques lourdes abordées, j’ai refermé L’aube et la nuit avec une sensation très positive. J’ai adoré cet univers très lumineux, de même que tout le parcours d’Harlow, personnage auquel je me suis particulièrement identifié.
À qui s’adresse la lecture de L’aube et la nuit d’Allison Carr Waechter ?
Ce roman séduira les lecteurs de romantasy adulte en quête de récits plus introspectifs et qui sortent un peu des clichés habituels. Si vous avez aimé La balade funèbre de Hart & Mercy (publié également aux éditions Milady), notamment pour la mise en scène de personnages plus âgés que d’habitude, L’aube et la nuit devrait également vous toucher.
Par contre, comme évoqué à plusieurs reprises dans mon avis sur L’aube et la nuit, le livre contient de nombreux triggers warnings. Que ce soit pour la présence de scènes explicites, ou bien pour les autres thématiques abordées, parfois de façon graphique, le livre doit véritablement être lu par un public averti.
Quels sont les triggers warnings de L’aube et la nuit aux éditions Milady ?
L’aube et la nuit explore plusieurs thématiques lourdes, parfois de façon graphique. Avant de commencer cette lecture, il est important de savoir que le roman contient des scènes et des situations susceptibles de heurter certaines sensibilités.
Résumé des triggers warnings dans L’aube et la nuit d’Allison Carr Waechter :
- Violences conjugales
- Violences psychologiques
- Maladie mentale
- Scènes sexuelles explicites
- Relation toxique
- Cruauté envers les animaux
- Grossophobie
- Infidélité
- Pensées suicidaires
- Gaslighting
- Drogue (mention)
- Homophobie
Ces éléments sont traités de la bonne façon, sans romantisation de traits toxiques, mais font de L’aube et la nuit une lecture réservée à un public adulte et averti.
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