Poésie minimaliste, vers libres, phrases courtes et poignantes… Avec Lover Girl, Reagan Fordemwalt signe un recueil qui bouleverse par sa simplicité. Comment expliquer que la poésie rencontre un tel succès de nouveau grâce à des réseaux comme Instagram et TikTok ? Est-ce le signe d’un retour de la poésie auprès des jeunes lecteurs, ou l’avènement d’un nouveau format poétique viral ?
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Lover Girl de Reagan Fordemwalt : un recueil né sur TikTok, mais qui touche par sa sincérité

Reagan Fordemwalt a débuté sur TikTok, en partageant ses poèmes à sa communauté. En deux ans, elle est devenue une référence du genre, avec près de 3 millions d’abonnés. En 2025, son recueil Lover Girl est traduit en français par Pauline Bilisari et publié chez Flammarion. Il se compose de courts poèmes sur l’amour non réciproque, le chagrin adolescent, et la reconstruction de soi.
La force du livre réside dans sa vulnérabilité assumée. L’autrice parle sans filtre de ce que c’est que d’aimer trop, d’attendre, de se sentir invisible. Sa voix est celle d’une génération qui cherche des repères émotionnels, des mots justes sur une émotion complexe, et les trouve parfois dans quelques vers simples, plus encore que dans un roman entier.
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Pourquoi les poèmes courts cartonnent aujourd’hui sur Instagram et Tiktok ?
Le succès de Lover Girl s’inscrit dans un mouvement de poésie virale, que certains nomment simplement « instapoésie », porté par des figures comme Rupi Kaur ou Pauline Bilisari : une poésie concise, visuelle, intime, et qui s’adaptent parfaitement aux réseaux sociaux. Ces textes sont faits pour être lus rapidement, ressentis immédiatement, partagés massivement.
Le format est court, percutant, et souvent accompagné d’un visuel. Il s’adapte parfaitement à une lecture sur smartphone. Le regard précède la lecture, l’impact prime sur la complexité. On parle alors souvent de poésie instagrammable ou instapoésie.
Si certains se positionnent immédiatement en détracteurs du genre, d’autres y voient une nouvelle manière d’accéder à l’intime. Les poèmes courts n’abandonnent pas la profondeur : ils la distillent autrement. Et, dans le cas de Lover Girl, l’impact est réel : on se reconnaît, on réagit, on se répare.
Lover Girl, une lecture émotionnelle, accessible à tous
Lire Lover Girl, c’est souvent le faire d’une traite. Le format s’y prête, mais surtout, l’identification est immédiate. Pour beaucoup, c’est un livre qui tombe au bon moment : celui d’une rupture amoureuse, d’une solitude intérieure, ou d’un manque de mots pour exprimer ce qu’on ressent.
Le recueil fonctionne aussi comme un cadeau à offrir à quelqu’un qui traverse une peine de coeur. Le livre se lit par fragments, se garde près de soi. Ce n’est pas une œuvre à analyser, c’est un texte à ressentir.
Lover Girl et les autres : un nouveau visage pour la poésie contemporaine ?
Avec Lover Girl, la poésie ne signe pas un retour en arrière, mais une véritable transformation. Elle s’allège, se fragmente, s’expose, mais ne perd rien de sa vérité. Elle parle autrement, à un autre rythme, sur d’autres supports. Surtout, elle continue de bouleverser.
Reagan Fordemwalt montre qu’il est encore possible d’émouvoir avec quelques lignes. Son recueil rappelle qu’à défaut de grandes phrases, il y a parfois de très grandes douleurs, et que la poésie contemporaine, même virale, peut encore les dire avec justesse.
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